26/01/2011

Un nouveau souffle pour l'enseignement de l'occitan

Précurseur depuis 2004 en inscrivant l'occitan -comme le basque- dans les priorités de l'action publique, le conseil général a reconduit hier ce partenariat avec l'Etat.


«Je souhaite redonner du souffle au développement de l'enseignement de la langue occitane». Jean-Louis Nembrini, recteur de l'académie de Bordeaux, qui a signé hier matin au Parlement de Navarre une nouvelle convention entre l'Education nationale et le département, s'est également exprimé en tant qu'historien pour rappeler que le français a dû aussi s'appuyer sur la langue régionale pour rayonner dans le sud du Pays.

Entourée notamment de Max Brisson, élu cantonal de Biarritz, en charge de l'Education et président de l'office public de la langue basque, et de Bernard Dupont, son collègue d'Arzacq, délégué à la langue et à la culture béarnaise-gasconne-occitane, Juliette Séguéla a souligné le caractère «exceptionnel et historique» de cette démarche du conseil général, en 2004, au coude à coude avec les acteurs associatifs, en faveur des deux langues.

La convention avec l'Euskara a été reconduite le 21 décembre à Bayonne. La vice-présidente de l'assemblée départementale s'est félicitée de ce pari relevé avec l'Education nationale «pour que l'occitan ne soit pas une survivance, mais prenne toute sa place au coeur de notre identité».
De très bons résultats
Cette politique inspirée par le souci de défendre les langues régionales, «afin de pérenniser la diversité culturelle du patrimoine» a donné d'excellents résultats en six ans. Le chemin parcouru est remarquable, comme l'a précisé Bernard Dupont qui a fait valoir toutefois, au passage, la spécificité béarnaise et gasconne de l'idiome local. Ce qui du reste ne vise pas à faire de l'ombre à la sensibilité occitane. Les postes d'enseignant sont passés de 26 à 41. On compte huit classes bilingues, 8 calendretas sur 9 sites et un collège installé dans les anciens locaux de Jean Monnet. L'itinérance a été renforcée. Les cours pour adultes intensifiés. A noter encore les soutiens du Capoc (centre d'animation pédagogique en occitan) dépendant du CDDP, des différents acteurs associatifs, des radios locales et autres supports médiatiques...
L'enveloppe départementale, comme pour l'euskara, a augmenté de 30% -soit un million d'euro pour l'occitan. L'enseignement de la langue en collège est l'un des enjeux majeurs fixés jusqu'en 2016.

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