30/03/2012

L'occitan en Béarn, combien de divisions?

Les écoles calandreta sont à la pointe de la mobilisation en faveur de la langue du pays, l'occitan du Béarn.

L'occitan, le béarnais, le gascon, voire - encore en usage chez nos chers anciens - le « patois » : tous ces mots désignent une seule et même langue, millénaire. Or c'est cette langue-là, plurielle, puisqu'on ne la parle pas de la même façon à Béziers et à Pau - et même avec des différences entre Laruns et Béost… - vecteur d'une culture qui a largement préexisté au français, que défendront des manifestants venus de 32 départements du sud de la France, demain samedi, à Toulouse.

Le même jour, des Basques défileront à Bayonne, des Catalans à Perpignan, des Bretons à Quimper, des Corses à Ajaccio, des Alsaciens à Strasbourg, etc.




Ce qu'ils veulent
Que réclament-ils ? Une loi qui donne à ces langues un cadre légal, pour une vraie politique publique en leur faveur.

Que pèsent-ils politiquement ? Ils avaient été 25 000 manifestants, l'année dernière, à Carcassonne. Élu de la Fédération régions et peuples solidaires (Europe Ecologie) au Conseil régional d'Aquitaine, David Grosclaude (Artix), très engagé dans l'organisation des précédents rassemblements occitans, considère que 60 000 personnes globalement réunies constituerait un succès. Surtout, que représentent-ils en termes de locuteurs, c'est-à-dire d'utilisateurs plus ou moins habituels de la langue ? Une étude du Conseil régional et des cinq départements d'Aquitaine (2008) a montré que 12 % des Béarnais et habitants de la Gascogne maritime (Bayonne, Bidache, etc.) parlent l'occitan couramment, ou suffisamment pour tenir une conversation courante.

Attachés à la « lenga noste »
Cependant, dans les Pyrénées-Atlantiques (hors Pays Basque), 52 % des personnes interrogées déclarent être tout à fait attachées (20 %) ou plutôt attachées (32 %) à la langue du pays, dite « lenga noste » ou encore « lenga mairana ».

Plus : 78 % considèrent que l'apprentissage de l'occitan est un « signe d'ouverture » (contre 13 % « un signe de repli »). Et le consens est massif (82 %) quant au bien-fondé d'actions en faveur de la langue à mener par les collectivités publiques.

Mais la réalité est celle-ci, pour le seul enseignement primaire : en Béarn, 458 écoliers du public sont scolarisés en classes bilingues (2,6 % des effectifs). Auxquels s'ajoutent 340 élèves « immergés » (chiffres rentrée 2011) dans les écoles associatives calandreta. Et une poignée dans le privé (Igon).

À Toulouse, le cortège (14 h) reliera la place de l'Europe à la place du Capitole. Plusieurs cars sont organisés au départ du Béarn.

(1) Renseignements sur : 2012@manifestarperloccitan.com et aux 05 34 44 97 11 / 06 21 75 33 81.

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